mercredi 11 avril 2007

Histoire de Vie (3)
à propos des désordres du travail


J'ai reçu de très nombreuses réactions à mon billet sur le droit à être heureux au travail. Ci-dessous un témoignage qui m'a touchée tant il exprime une douleur profonde

"Ma compagne a été licenciée sans raison économique valable, mais après fermeture d’un site décidée dans un siège social à l’étranger. Après deux ans de formation et de reconversion professionnelle, elle trouve un CDD qui se transforme en CDI.

S'informant de ses droits, on lui répond, dans cette PME franchisée de la marque d’un grand distributeur dont le créateur devait aimer les films de cape et d’épée, que c’est l’arrangement qui prédomine, que le personnel est corvéable et qu’il y a dix personnes qui sont à la porte pour trouver un emploi si les conditions de travail posent problème.

L’environnement du travail est moyenâgeux, aucun investissement n'est fait pour aider les salariés. Cette situation connue de la médecine du travail locale, n’empêche pas cette PME de reverser à ses actionnaires (la famille) déjà salariée de l’entreprise, un dividende de 160 000 € pour un résultat positif de 200 000€ au dernier bilan.

Et c’est là qu’est tout le problème. Le capitalisme véritable nom du libéralisme permet tous les écarts à des patrons se sentant investis d’un droit divin ou plutôt féodal. A bien y regarder, on arrive petit à petit à la résurgence de l’ancien régime où seuls les patrons ont le droit de s’enrichir sur le dos d’employés qu’on aimerait voir redevenir des serfs.

Parallèlement dans les grandes entreprises, les cadres supérieurs s’allouent des primes et des stocks options généreux, et leur PDG à l’instar de Noël Forgeard passe une grande partie de leur temps à convaincre les comités de rémunération du montant des primes de parachute au cas où l’actionnaire ne voudrait plus de lui. Ce qui revient à dire que certains ont le droit de se tromper et de mettre des salariés en danger à cause de leur incompétence et d’être rémunéré pour cela.

Le SMIC est devenu le salaire de référence, la précarité est de mise et on joue sur les situations personnelles des employés obligés de se soumettre ou se démettre.

Alors le stress est tellement grand que outre les problèmes psychologiques d’estime de soi, les accidents corporels sont fréquents.

C’est pourquoi il est temps d’avoir une politique interventionniste dans l’économie, favorisant le syndicalisme y compris dans les TPME, imposer un actionnariat sage (comme en Allemagne), travailler sur l’echelle des salaires etc….

Alors le travail deviendra une valeur permettant de s’épanouir, de s’ouvrir à l’extérieur, de faire retrouver l’estime de soi à la Nation, d’avoir une cohésion sociale qui prenne en charge " l’autre " au lieu de le rejeter et d'avoir enfin un véritable désir d'avenir.

Inutile de préciser qu’il n’y a qu’une candidate qui pourra mener à bien ces chantiers
."

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