Après l'exode rurale ..... l'exode urbaine

Vous l'avez deviné , j'habite avec bonheur en zone rurale . En Saintonge précisément. Qualité des relations humaines ou chacun s'inscrit encore dans une histoire collective avec une vie associative très dynamique. Qualité du temps qui passe ou je peux prendre le temps de faire des choses parce que je n'ai pas d'embouteillage, pas d'attente, pas d'énervement. Qualité de vie ou chaque matin quand je sors de chez moi, c'est un vrai plaisir de profiter de la beauté de ma petite ville, du lever de soleil, ou du givre qui noie le paysage.

Tous ces bonheurs n'avaient pas empeche ma ville de perdre ses habitants depuis les années 70 principalement à cause du travail: en effet, la filière bois, l'agriculture, l'industrie de production n'en finit pas de perdre des emplois. Et les services ont fait de même... jusque la rien que de très malheureusement classique.

Depuis quelques années , j'assiste à un phénomène qui va s'amplifiant : l'exode urbaine . Cela a été d'abord les retraités d'autres régions qui cherchent un climat clément et du calme, puis les anglais dépités par la montée de l'immobilier en Dordogne. Actuellement, ce sont les jeunes ménages de salariés gagnant entre 1,5 et 2 fois le SMIC qui s'installent car le prix du terrain , des locations et des impôts locaux dans les grandes villes comme Saintes, La Rochelle ou Niort sont trop chers. Ils s'installent dans les plus petits villages et font souvent 30 à 50 km pour aller au travail. Ils sont confrontés aux problémes de déplacements, de manque de créches ou d'écoles, de commerces .De plus, beaucoup de ceux qui étaient "montés à la ville" pour trouver du travail sont maintenant au chomage et ils reviennent près de leur famille bénéficier du soutien familial. Enfin, les logements sociaux vétustes sont contingentés par les offices HLM qui les met à la disposition des préfectures et tous les jours ,ils arrivent des familles déplacées contre leur gré sans travail et sans voiture.

Ces changements posent de véritables défis aux élus locaux concernés qui vont devoir faire preuve de beaucoup d'imagination dans un océan d'indifférence. En effet, comment faire face à cette exode urbaine dans un contexte de désertification des services publics et de l'activité économique? et avec très peu de moyens ?