dimanche 8 novembre 2009

Festival de Cinéma "FILMER LE TRAVAIL"

J'ai assisté hier à la fin du festival de cinéma "FILMER LE TRAVAIL" qui se déroulait à Poitiers du 3 au 8 novembre.

J'ai d'abord participé au débat sur la souffrance au travail avec l'équipe du film "La mise à mort du travail ". Ce film est passé il y a une dizaine de jours sur France 3. Il est absolument extraordinaire de vérité . L'équipe du film a filmé l'entreprise Carglass pendant 2 ans et le résultat est aveuglant d'évidence tant la distorsion entre le discours du directeur et la réalité du travail est importante. On observe également comment l'argument du service rendu au client est dévoyé pour augmenter la productivité alors que les moyens ne sont pas donnés pour assurer cette qualité de service. A noter que la direction de Carglass a essayé d'empecher la sortie du film après son visionnage. La force de ce film est d'avoir interwievé des salariés soucieux de bien faire leur travail . La séance de recrutement est incroyable quand on s'apercoit à la fin que ce sont les candidats qui ont accepté de dénigrer leurs collègues qui sont retenus !!!

Ensuite, j'ai participé à la remise des prix ou je représentais Ségolène Royal pour la Remise du Grand Prix du Festival financé par le Conseil Régional . C'est le film de Sana Magoudi , du Niger "pour le meilleur et pour l'oignon" qui a été primé . Ce film parle d'un mariage qui dépend des cours mondiaux de la production agricole du héros du film !!!

A noter également le film "Cheminots" financé par le CE de la SNCF PACA , remarquable documentaire .

Les organisateurs étaient épuisés mais heureux du succès de cette première édition : plus de 3000 spectateurs, une couverture médiatique remarquable. C'est ainsi que France Culture va mettre sur son site l'intégralité des débats du Festival.

Enfin , Ségolène Royal a décidé de faire circuler les films lauréats en région en proposant ces films aux salles de cinéma dans le cadre du dispositif région " Ciné débat à 1 euro "

Je me suis rendue compte à l'occasion de ce festival combien l'image du monde du travail était actuellement sous le seul controle des communicateurs d'entreprise et combien ce soutien aux réalisateurs qui filmait la simple réalité du travail était important pour mieux faire comprendre les enjeux et désordres du travail;

Et puis je vous rassure, il y a eu des films qui ont montré le travail heureux car il existe !!

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3 commentaires:

Anonyme a dit…

Votre observation sur le monde du travail me parait quelque peu partiale comme d'ailleurs les critiques de votre patronne Ségolène Royal lors de sa campagne électorale sur ce même sujet.
A bas les patrons car nous soutenons le monde du travail !!!. Il est évident que mathématiquement vous avez raison car les employés sont plus nombreux que les patrons, mais humainement vous faites fausse route. Il existe un monde du travail que vous ignorez toutes les deux. Des entreprises ou les hommes se parlent, travaillent ensemble et construisent leur avenir sans lutte des classes.
Le mur de Berlin est déjà tombé. On fête aujourd’hui le 20 nième anniversaire de sa chute.
Réveillez vous le monde socialiste s’est écroulé il y a 20 ans.

Françoise Mesnard a dit…

@ anonyme de 20h03

un des réalisateurs a déclaré lors de la cérémonie de remise des prix que lorsque l'on filmait le travail réel , on "devenait vite malpoli" tant l'image du travail était actuellement maitrisé par les entreprises

il est une réalité , c'est l'augmentation exponentielle des problèmes de santé en relation avec des désorganisations du travail qu'il convient de repérer pour les corriger

je ne vous parle pas d'il y a 20 ans mais de la réalité d'aujourdhui

ne mélangez pas tout, entre des groupes d'actionnaires qui n'ont que la maximisation du profit comme objectif et des patrons de PME qu'il conviendrait de conseiller pour prévenir ces problèmes

car ainsi que l'a prouvé Philippe Ashénazy économiste de la santé, améliorer l'organisation du travail n'est pas une question de cout mais une question de formation ou de culture

de la même façon, j'ai pris soin de conclure en indiquant qu'il existait des salariés heureux de faire leur travail

michel moine a dit…

Il n'y effectivement aucun angélisme (!) à faire sur l'évolution des conditions de travail dans les grandes entreprises, sauf à ignorer les symptômes dramatiques les plus visibles, comme les suicides. L'évolution des pathologies liées au stress est également révélatrice.

C'est toute une méthode de management, liée à l'obligation de rémunération de l'actionnaire qui est à remettre en cause, notamment par la Loi. Il y a là pour la Gauche un champ d'intervention particulièrement urgent à investir. Des choix politiques de société s'imposent. Des réponses doivent être proposées.

Il est utile que des films ou des festivals y contribuent, comme en Poitou-Charentes.