Les universités en colère
... à propos de la méthode de la réforme
La réforme suppose une envie d'évoluer dans une vision collective partagée au service du progrès social. Il n'est jamais facile de changer et de se remettre en cause mais encore faut il que ce changement ait du sens et de l'utilité, qu'il soit le moteur d'une avancée et non pas d' un recul. La méthode de la réforme nécessite la clarté des enjeux , des moyens et de la confiance
La méthode utilisée par Valérie Pécresse, ministre de la Recherche et des Universités, pour mener la réforme de l’enseignement supérieur et de la Recherche a été très exactement le contraire : confusion permanente des enjeux, réduction des moyens et discrédit des acteurs.
Car , nul ne conteste la nécessité d'évoluer, tout simplement parce que la société change et que les problématiques nouvelles posées à la recherche et à l'université sont réelles. Ainsi, de la nécessité d'améliorer l'accès des étudiants à l'enseignement supérieur, ainsi de la nécessité de s'occuper du taux d'échec en première année, ainsi de la nécessité de se poser la question de l'insertion professionnelle, ainsi de mener une réflexion sur la place de la recherche dans un monde en plein bouleversement .
Malheureusement, les actes posés tout au long de ces derniers mois par le gouvernement se sont révélés en constant décalage avec les objectifs annoncés des réformes.
Ainsi, comment faire confiance quand la loi LRU s'accompagne de 200 suppressions de poste faisant craindre un désengagement financier progressif de l'état, comment faire confiance quand l'urgence imposée dans la mise en place de la masterisation de la formation des enseignants apparaît comme le choix de faire des "têtes bien pleines au détriment des têtes bien faites" , comment faire confiance quand le projet de loi sur le statut des enseignants remet en cause le principe fondateur de collégialité des enseignants, comment faire confiance quand les labellisations des équipes de recherche sont refusées au motif d'une supposée excellence internationale prélude à la disparition programmée de la recherche publique, comment faire confiance quand le plan Campus montre clairement le chemin d'une concentration des moyens financiers vers quelques grosses universités au détriment d'une majorité de moyennes .
Les universitaires ont fait confiance à ce gouvernement qui affirmait faire des universités et de la recherche une priorité pour l'avenir du Pays. Aujourd'hui , c'est l'ensemble des universitaires et des chercheurs toutes tendances confondues qui sont en colère car ils sont déçus, inquiets et profondément humiliés. Même les présidents d’universités au départ favorables aux changements ont jeté l’éponge devant un tel gachis. Personne ne comprend plus ces réformes vidées de leur sens et transformées en outils de démolition quand la France peut s’enorgueillir de trois prix Nobel en 2008 .
Bien au delà de tout corporatisme, c'est tout simplement de la place et du rôle de l’enseignement supérieur et de la recherche dont il est question aujourd’hui. Et cela aurait mérité une autre méthode.
21 commentaires:
Bonjour,
Depuis le temps que je m'interesse à la chose publique, que ce soit sous des gouvernement de gauche comme de droite, que ce soit sous des présidence de gauche comme de droite, je n'ai jamais vu une réforme d'un service publiq aboutir et au final, la France régresse dans tout les domaines.
Il faudra bien un jour sortir, comme vous le dites si bien de tous corporatismes et intêrets personnels pour sortir la France de cette spirale infernale !!!
C'est difficile d'apprendre à rendre des comptes et d'être évalué, donc de mettre fin à un privilège d'indépendance et d'absence totale de risque professionnel.
Les professionnels sérieux et compétents n'ont rien à craindre de ces changements. Les autres vont s'adapter pu changer de métier.
Pourquoi auraient-ils sécurité de salaire et d'emploi si leur contribution est inutile pendant que nous sommes tous en situation de risque et que l'état n'y peut pas grand chose.
Un peu de réalisme est salutaire. Il nous faut mieux partager emploi et sécurité.
??? les hommes préhistoriques vivaient dans le "risque professionnel" permanent... les ouvriers du XIX ème siècle travaillaient jusqu'à l'extreme et mouraient dans la misère... en quoi , être dans le risque professionnel permanent est un objectif de société, en quoi cela constitue t il un progrès et une modernité ?
la France est en train de regresser de cette volonté forcenée de rationnalisation et de rentabilité à court terme que vous défendez au profit de quelques uns ,
La France est en train de regresser à cause de ce culte de la performance individuelle qui jette les gens les uns ci-contre les autres et empeche tout projet collectif
La France est en train de régresser du fait de l'affaiblissement de l'Etat qui n'est plus en capacité de réguler les dysfonctionnements
la recherche française reste une des plus brillantes au monde avec 3 prix nobel cette année, alors il faut arreter de hurler avec les loups qui mentent pour mieux démolir et mettre en vente ce qui fait notre bien collectif à tous
rentabilité,performance,individualisme, les valeurs que vous défendez sont en train de nous mener à la destruction car elles ne créent que concurrence, inégalité,et insécurité..
ce ne sont pas les plus compétents qui n'ont rien a craindre, ce sont les plus allégeants .. et l'allégeance , c'est la porte ouverte au totalitarisme car l'allégeance est la conséquence de la peur .. le deuxième guerre mondiale n'a donc pas suffit!!
Bon d'accord, c'est dimanche !
Mais ce n'est pas une raison pour vider votre cave !!!
Votre réponse me semble un peu en zig-zag.
En venir aux raisons de la seconde guerre mondiale pour simplement demander de mettre en oeuvre des réformes faites par tous nos voisins me semble un peu incohérent.
sans doute parce que le dimanche, je prends le temps de regarder l'ensemble du paysage.
vos arguments renvoient à un certain nombre de valeurs et de jugements que j'ai essayé de détailler
ce qui se passe dans la recherche se passe exactement de la même facon dans tous les autres domaines avec les mêmes valeurs et les mêmes arguments et les mêmes mauvaises conséquences
Je ne connais pas grand chose au monde de la recherche, mais je pense que quelques blogueurs s'exprimant sur ce blog en sont au même point.
Par exemple; cher anonyme de 14h38, qu'appelles-tu "professionnels sérieux et compétents", peut-être fais-tu allusion à Axel KHAN, président du comité national d'éthique de 1992 à 2004, ou bien Albert FERT, prix Nobel de physique 2007, tous deux ayant pris publiquement position contre les termes du décret Pécresse. Peut-être parles-tu de l'Académie des sciences qui a publié un communiqué pour s'insurger des propos du Président à propos des chercheurs français.
Leur position à tous est commune : une réforme est nessécaire mais celle-çi est "mal foutue", "incohérent" et "contre productrice.
Le Gros Léon
Mme Mesnard
C'est Dimanche, restez Zen.
Ne revenez pas seule aux dinosaures, c'est dangereux.
Si vous vous emportez, c'est bien qu'il y a un fond de vérité dérangeante dans nos propos.
Il est bien évident que l'on ne peut pas être en phase avec tout ce que se fait ou simplement se propose, mais au pire, si vous et vos amis avez raisons, dans trois ans vous serez élus et de nouveau vous pourrez aplliquer vos idées... alors, juste un peu de patience !!!
Je suis simplement décue car c'est une belle occasion manquée pour l'enseignement supérieur et la recherche.. une majorité d'acteurs étaient convaincus de la nécessité d'une évolution et au final c'est un beau gachis
Rien à voir avec les sujet, mais comme vous m'avez gentiment demandé de ne plus faire de revue de presse, pourriez-vous nous tenir informé de la suite donnée à l'"affaire" Gamelin.
Il me semble avoir vu un papier dans Sud-Ouest de Samedi allant dans le sens des commentaires que je faisai ici même ; à savoir que les refus des banques ne seraient peut-être pas les seules raisons du geste malheureux et regrettable du PDG.
j'ai lu cet article de Sud ouest qui porte en fait sur la décision du choix du repreneur qui ne semble pas faire l'unanimité. Un des repreneurs choisis étant un des clients de l'entreprise Gamelin qui a encore un impayé de 340 000 euro vis a vis de l'entreprise Gamelin!!
En fait j'attends maintenant les résultats de l'enquete en cours. Je ne manquerais pas de revenir sur ce dossier.
Je suis entièrement d'accord avec vous et il me semble que la vérité viendra du résultat de l'enquête.
Un autre petit commentaire qui s'adresse à un des anonyme avec lequel j'avai eu quelques mots sur le role des journalistes.
Un autre chef d'entreprise a mis fin à ses jours du coté de Rochefort, cela a fait trois lignes dans les faits divers...
Si Ségolène Royal n'était pas "monté" en première ligne dans l'affaire Gamelin, est-ce que l'on en parlerait encore aujourd'hui ?
Bonsoir Madame,
Vous évoquez la colère des universitaires contre la méthode du gouvernement. J'évoquerais la mobilisation de personnels BIATOOS & enseignants/chercheurs contre les projets de réforme. La méthode du gouvernement est certes méprisante mais que pouvions-nous sincèrement attendre d'eux ? Le président Sarkozy parle comme ...Sarkozy, non ? Les universitaires, mes confrères, se pensaient au-dessus de la mêlée, inattaquables par la haine de la Droite envers les fonctionnaires, ces nuisibles ? Alors, vous pensez bien, des chercheurs "qui ne trouvent pas" la pépite économique pour des intérêts privés, c'est le comble ! Des chercheurs qui créent des trucs même pas utiles pour aujourd'hui (sans penser que dans 15 ans, cela pourra être peut-être "utile"), une honte à notre époque ! Au lieu de parler de méthode, de colère, parlons plutôt de politique de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Vous ne critiquez point la LRU, encore moins le processus de Bologne. Êtes-vous pour ou contre ?
Ce projet de décret que vous évoquez - statut de l'enseignant-chercheur, et le désengagement financier de l'Etat en terme de postes statutaires - ne sont que la déclinaison cohérente de la LRU (loi "Liberté et Responsabilité des Universités").
Si vous êtes pour des présidents managers de l'Université "autonome" (ça veut dire quoi dans un Service Public national ?), vous devez accorder à ces présidents la gestion entière de "ses" personnels. Ils ne seraient plus personnels d'Etat, mais de l'université. Grandeur et décadence. Voilà en quoi le projet de décret portant sur le statut des enseignants-chercheurs est cohérent avec la LRU. Idem pour la concentration des moyens budgétaires sur quelques universités : l'idée est bien de renforcer le potentiel "déjà gagnant" selon leurs conception de la recherche pilotée, programmée, quitte à démanteler le maillage national d'enseignement supérieur et de recherche (sans donner les moyens aux étudiants de classes sociales défavorisées de pouvoir bouger, par l'attribution d'allocations "honnêtes"... Le piège !. Alors, lorsque j'entendais il y a 1 an et demi le député Clayes vanter l'autonomie des universités, je ne pouvais que bondir. Vit-il dans un mondede Bisounours où l'Autonomie permettait des liens forts avec l'Etat, une structuration nationale de la Recherche ? On croît rêver.
Nous l'attendons d'ailleurs dans nos AG, en soutien, comme vous d'ailleurs.
Dernier point : ces luttes ne seront pas corporatistes SI les revendications concernant les personnels les plus précaires sont prises réellement en compte (tous ces contrats CDD récurrents à l'Université, vous connaissez j'imagine). Mais la politique est au dégraissage du mammouth, expression popularisée par C. Allègre, du PS et chantre du climat "merveilleux". Une honte pour un scientifique. Je sais que c'est aisé d'évoquer ce triste sire et cette période où nous nous sentions soutenus, mais la mémoire est étonnante et les faits et conséquences têtus.
Allez, un effort Madame, engagez-vous auprès des personnels de l'Université (Poitiers et la Rochelle, etc), en vous déclarant pour l'abrogation de la LRU, de la RGPP, de la LOLF ;-))
(pas le temps de détailler le programme de remplacement mais c'est de votre rôle d'élue de proposer et sur le sujet, le PS est bien aphone).
Au plaisir,
Gilles Frapper
Maître de conférence en chimie théorique
Université de Poitiers
PS : illustration personnelle : dans ma discipline, très minoritaire, nous étions 3 ens-chercheurs, 2 bientôt car le poste d'un professeur des universités n'est pas remplacé alors que les enseignements sont inscrits dans les formations. Sympa pour qui ? les étudiants...
Au nom de quoi ? Du dogme du dégraissage et de la recherche "utile". Le bonheur.
La difficulté de notre mouvement est qu'il se heurte à la méconnaissance du public (et des journalistes) de notre métier. Il est + facile de s'imaginer le travail d'un garagiste ou d'un employé de banque que celui d'un enseignant-chercheur. Du coup il est + facile de s'imaginer que nous n'avons aucun compte à rendre, que nous pouvons allez chercher des champignons après avoir fait nos quelques heures de présentiels face aux étudiants ; et que nous sommes contre toute réforme.
Alors pour remettre les idées à leurs place voici deux éléments :
1) en 2004, de notre propre initiative, des Etats-généraux de la recherche furent tenus par l'ensemble de la profession. résultats 1000 pages de propositions de réformes DONT l'évaluation !!!Car nous considérons comme un droit le fait d'être évalué afin de tenir compte de l'ensemble des missions de notre métier dans l'évolution de notre carrière. (et qu'il est important d'évaluer la qualité de l'enseignement). Le problème avec pécresse concerne les modalités de cette évaluation : comment évaluer la recherche, la prise de risque dans la recherche et qui peut le faire ??? quelles doivent être les conséquences de l'évaluation ? Tout ceci doit être discuté en profondeur avec un étude sur l'impact que cela peut avoir sur les comportements des chercheurs (voir mon deuxième point). La précipitation du gouvernement est contreproductive !! On perd du temps et de l'énergie à cause d'un mode de gouvernement archaïque : j'agis et si réaction de la base je modifie voire je retire .....
- le deuxième point est un mail d'un collègue physicien qui explique les conséquences de la modulation des services. Je vous laisse apprécier :
Les derniers jours j'ai pu "apprécié" la difficulté d'expliquer à
l'extérieur de l'université la gravité des réformes en cours. C'est
pourquoi je vous propose modestement un résumé de ce que je dis à propos
de la modulation des services. Ceci dans l'idée de faire progresser nos
argumentaires et de partager nos expériences...
Je suis MdC en Physique des lasers et une de mes activités de recherche
concerne le domaine biomédical et les thérapies lasers. Je travaille
depuis 3 ans sur ce qui pourrait devenir une nouvelle thérapie laser du
cancer (et de la Dégénérescence Maculaire Liée à l'Age).
Ces recherches sont fondamentales (on est loin de l'expérimentation sur
l'homme) mais se font en collaboration avec une entreprise (start-up
locale crée par des universitaire) et dans le cadre d'un projet RNTS
(ancêtre de l'ANR pour la santé). Pour résumer simplement on irradie des
cellules cancéreuses dans des boites de Pétri avec des lasers et nous
étudions leur mort éventuelle. NOUS ne SAVONS PAS pour l'instant si
cela donnera un jour une nouvelle thérapie (des thérapies lasers
existent déjà).
Si je suis en concurrence directe avec mes collègues (de l'équipe et du
labo) et que je dois prouver que je suis "meilleur" pour ne pas risquer
d'enseigner plus, je vais avoir une tendance à ne plus m'engager dans ce
genre de piste de travail à l'avenir. En effet, je vais in fine
forcément être notamment évalué sur le nombre de publications. J'aurai
donc tout à fait intérêt à m'engager dans des pistes de travail sûres en
terme de publication. Concrètement, cela signifie par exemple travailler
pour améliorer des thérapies lasers existante : dans ce cas, nous sommes
toujours sûrs de faire un peu mieux que ce qui existe déjà et donc de
pouvoir publier. C'est évidemment une façon de participer à la science
mais ceci ne permet pas les innovations profondes et l'émergence de
nouvelles thérapies. Trouver de nouvelles thérapies, cela signifie par
définition que les chercheurs puissent s'engager dans une piste
"risquée" en terme de résultats et donc de publications.
C'est pour cela qu'il est fondamental de ne surtout pas mettre en
concurrence les EC au sein d'une même équipe ou d'un même labo : cela va
favoriser les pistes de recherches "les plus simples" et les moins
innovantes au fond.
Pour avoir eu plusieurs fois ce discours, je vous assure que les gens
comprennent. Je l'ai utilisé aussi lors d'une interview par un
journaliste de M6 (la rédaction nationale n'a pas choisi pour l'instant
de la passer mais le journaliste m'a assuré que c'était clair).
Ce témoignage correspond vraiment à ce que je vis et ce que je ressens.
Je fais partie de ceux qui seront AU DEPART évalué
"favorablement" (projets européens, publications, ANR, collaborations
avec entreprise etc etc ...). Mais je pense tellement profondément que
cette modification de nos statuts va nous rendre moins audacieux dans
nos pistes de recherche que je pense que nous devons refuser
RADICALEMENT toute forme de modulation de nos services qui ne serait pas
basée sue le VOLONTARIAT (comme les actuelles délégation CNRS dont j'ai
bénéficié plusieurs fois). Ce que j'ai dit ci-dessus est vrai : nous
avons monté dans notre équipe un énorme projet qui ne donne pour
l'instant pas de résultats et n'en donnera peut etre pas sur le plan
thérapeutique! Nous n'avons pas eu peur de nous engager sur les pistes
auxquelles nous croyions car nous en avions la liberté ...
C'est pourquoi je pense que l'argumentaire "le problème est que
l'évaluation doit se faire par les pairs et non par les présidents
d'université" est JUSTE mais INSUFFISANT (cf interview de France Info).
Je pense que nous pouvons expliquer, même dans les média, qu'il est
extrêmement dangereux de mettre en concurrence les chercheurs dans un
laboratoire. Les effets pervers sur les pistes de recherches sont à mon
avis redoutables.
La recherche n'est pas un processus productif au même sens que la
production d'un objet : nous ne savons pas a priori ce que nous allons
trouver (si nous travaillons réellement aux frontières de la
connaissance). On peut imaginer que la mise en concurrences des
producteurs (permettez moi d'en douter d'ailleurs ;-) ) soit un système
efficace dans des systèmes de productions industrielles. Mais si la
priorité pour un chercheur est de "trouver" (au sens de publier et de
prouver vite qu'il a "trouvé") plutôt que d'oser, il risque d'abandonner
les pistes les plus prometteuses. Je pense que ceci est particulièrement
vrai dans des disciplines comme la mienne (optique) où nous pouvons
basculer facilement entre recherche fondamentale, appliquée et
ingénierie. Je vous laisse imaginer où il est plus facile de publier ...
De Gaulle voulait "des chercheurs qui trouvent" apparemment M. Frappier n'est pas de cet avis.
Je crois que ce que préconise Sarkozy est pratiqué dans le monde entier "des universités indépendantes".
Oui M. Frappier nous voulons pour nos enfants les meilleures universités pas les ringardes qui ne veulent rien changer. Avec ce système les mauvaises disparaitront d'elle même.
Si comme je le crois vous êtes un bon vous n'avez rien à craindre mais tout à gagner.
Seule la compétition oblige les gens à se dépasser. Seule la concurrence est salutaire le reste n'est que conformisme ou sauvegarde des "acquis" ce qui sous-entend une régression inexorable.
Sur Affaire gamelin
Mme Mesnard, ne reprenez pas les propos de sud-ouest au comptant.
Qui vous a dit que les 340 000 correspondaient à un impayé. Peut-être s'agissait-il d'imprévus de travaux sur le prototype (non contractés ou non commandés par l'acheteur).
Ne prenez pas le tribunal de commerce pour une institution incompétente en laissant ainsi croire qu'il favoriserait un repreneur cause de la faillite.
Il y a d'autres sources d'information que Sud-Ouest sur un tel dossier.
Cher M Pernin,
je vous remercie pour la clarté et la pédagogie de votre intervention.
Certains veulent transformer le monde en une vaste entreprise . On commence a en percevoir les effets dévastateurs. Réduire les relations entre les gens aux relations qui existent entre salariés et employeurs ainsi qu'à une concurrence entre tous n'a aucun sens , et aucune humanité.
J'apprends que Valérie Pecresse repousse sa réforme d'une année afin de la modifier . J'espère que vos propositions seront entendues et prises en compte.
En tous les cas, vous pouvez compter sur le soutien du Conseil Régional pour soutenir la recherche que ce soient au travers des équipements de labo, les bourses de doctorants et de chercheurs associés, les colloques scientifiques et l'appel a projet recherche.
Dans cet esprit , nous cofinancons 6 équipes médicales et nous lancons une étude pour savoir si nous avons le potentiel pour créer un pole régional de bio technologie.
très cordialement
Vous (la région): c'est nous avec nos sous!!
Arrêtez 5 minutes de faire croire à tout le monde que la région fait tout et toute seule.
C'est votre job de gérer nos contributions fiscales.
Vous ne lavez pas plus blanc que les autres.
Enseignement supérieur et recherche : se défendre et proposer
La Tribune.fr - 28/01/2009 à 23:08
Par Bertrand Monthubert, mathématicien, secrétaire national du PS à l'enseignement
supérieur et à la recherche.
Depuis plusieurs semaines, le monde de l'enseignement supérieur et de la recherche se rebelle :
IUT en grève, front très large hostile à la réforme de l'accès au métier des enseignants, motions
en nombre contre le projet de décret transformant le statut des enseignants-chercheurs,
protestations de présidents d'universités contre la dotation budgétaire prévue par l'Etat, lettre ouverte de la conférence des présidents d'universités à Nicolas Sarkozy, motion unanime du
Conseil national des universités, prises de positions des instances scientifiques d'organismes,
moratoire des expertises, et maintenant appel à la grève reconductible pour le 2 février...
Comment interpréter une telle levée de boucliers, alors que Nicolas Sarkozy et Valérie Pécresse
ne cessent de se féliciter des milliards d'euros qui inonderaient ce secteur ?
Bien que le président se soit engagé à augmenter le financement de l'enseignement supérieur et de la recherche de 1,8 milliards par an (hors "plan campus"), c'est le secteur qui supporte les plus
fortes annulations de crédits en 2008 (450 millions) ! Les budgets 2008 et 2009 stagnent en euros constants, exception faite des sommes pré-affectées pour combler le retard en matière de retraites. Plus de mille emplois seront perdus en 2009.
Quant au très contesté "plan campus", même les parlementaires UMP doutent que les sommes
réellement débloquées soient celles qui ont été promises. Le seul financement en très forte
croissance est le crédit-impôt recherche des entreprises, sans qu'on ait la moindre étude fiable
montrant l'efficacité de ce dispositif pour la recherche privée.
La "réforme" Libertés et responsabilités des universités (LRU), passée dans l'urgence à l'été 2007, loin de répondre aux problèmes existants, en crée de nouveaux, ce qui avait conduit le
parti socialiste à voter contre cette loi. Le contexte budgétaire aggrave cette situation. A la
réception des dotations pour 2009, et des prévisions pour 2010 et 2011, et en raison des transferts de charges de l'Etat vers les universités induites par la mise en place de la loi LRU, la
réalité telle que les universités la vivent est toute différente : de nombreuses universités vont
voir leur budget baisser en 2009.
Alors faut-il s'étonner de la crise des IUT ? Alors qu'auparavant les IUT (qui font partie des universités) bénéficiaient d'un budget qui leur était directement attribué, prenant en compte leurs spécificités, dorénavant, c'est leur université de rattachement qui en dispose et peut donc
décider des crédits alloués aux IUT... et éventuellement les raboter pour améliorer à la marge
le financement d'autres filières encore plus sous-financées.
Le passage en force systématique du ministère a conduit à des protestations très larges contre
le projet de réforme de la formation des enseignants, contre la reconnaissance des diplômes
profanes des instituts catholiques comme diplômes nationaux et contre le projet d'un nouveau statut des enseignants-chercheurs. Ce dernier, sous couvert de "modulation", prévoit
d'augmenter fortement le service d'enseignement des universitaires qui seraient moins bien évalués en tant que chercheurs.
Personne n'est dupe : la décision finale, qui est l'apanage du président d'université, serait prise à n'en pas douter en fonction des tâches d'enseignement à assurer et non de la qualité de la recherche. Et ce, alors que la qualité des processus d'évaluation se dégrade. Non content de
considérer l'enseignement comme une sanction, le gouvernement traite la recherche universitaire comme une variable d'ajustement.
La "réforme" des organismes de recherche se fait sans la moindre concertation, alors que les
instances scientifiques et les organisations représentatives ont fait nombre de propositions. Ils
sont progressivement privés des moyens structuraux et financiers pour mettre en oeuvre une
politique scientifique dans la durée. Les UMR (Unités mixtes de recherche) entre organismes et
universités sont mises en cause, et dans leur nombre, et dans leurs possibilités d'action. Le
vieux projet de la droite de casser le CNRS est en marche. Cela converge vers une prise en main
directe du pouvoir politique sur les orientations de recherche, laquelle est explicitement
revendiquée par Nicolas Sarkozy, en contradiction avec les pratiques des grands pays de
recherche.
Pour le parti socialiste, cette situation est insupportable à la fois du fait du profond mépris du
gouvernement à l'égard de tous ceux qui ont à coeur de faire fonctionner les laboratoires, les
universités et les organismes, et aussi en raison de la gravité de ses conséquences pour l'avenir
du pays. Nous voulons proposer un avenir à nos universités, nos laboratoires publics et privés et
ceux qui en font partie. Cet avenir, il doit être construit collectivement, notamment au travers des batailles qui se mènent aujourd'hui. C'est pourquoi le parti socialiste a décidé d'initier une convention sur l'enseignement supérieur et la recherche.
Nous souhaitons organiser ce processus largement ouvert en lien avec les autres partis de
gauche, et en interaction avec toutes les associations et syndicats. Tout d'abord, un audit de la situation réelle et concrète sera réalisé.
Que sont devenues réellement les sommes promises ?
Quelles sont les conséquences des réformes : pôles de compétitivité, plan campus, plan licence,
emplois et précarité ?
Ensuite, il s'agira de définir un programme d'action, au niveau européen,national et local. Le niveau européen, d'abord, car les élections européennes doivent permettre de redéfinir la politique conduite en matière de recherche. Il faut que le parlement européen se saisisse de ce dossier dont il a été trop souvent écarté.
Ensuite le niveau national, dans la perspective d'une alternance politique indispensable. Il ne
faut pas que l'absence d'une perspective d'alternative soit un frein pour les luttes actuelles.
Le niveau local enfin, car la gauche, majoritaire dans les conseils régionaux et généraux, peut y mettre en oeuvre une politique ambitieuse, sans toutefois se substituer à un Etat défaillant.
Quels seraient les objectifs de cette convention ? D'abord, redonner au savoir la place qui doit être la sienne dans une société moderne, ce qui suppose la liberté d'initiative scientifique des chercheurs et des institutions d'enseignement supérieur et de recherche, dans le cadre des
institutions nationales et locales, mais aussi élever le niveau de formation, en garantissant le cadre national des diplômes, et faciliter l'accès à ceux-ci pour les étudiants en difficulté sociale.
Simultanément, redéfinir l'action de l'Etat en faveur de la recherche privée, prendre en compte
la diversité des attentes de la société (santé, environnement, villes, etc.) et mettre en place un
débat permanent entre cientifiques et citoyens.
Ensuite, favoriser la coopération entre les établissements de recherche et d'enseignement supérieur, entre leurs personnels, et réduire la bureaucratie dont ils souffrent de plus en plus. Enfin, offrir les statuts qui permettent à la fois qu'ils donnent le meilleur d'eux-mêmes, et qu'ils attirent la jeune génération, ce qui passe par la
réduction drastique de la précarité.
Depuis les états généraux de la recherche de 2004, les tentatives de lancer une nouvelle étape
de réflexion ont échoué. Et pour cause : le gouvernement s'est moqué de ceux qui avaient
conduit ce travail, en prenant le contre-pied de leurs propositions. Dès lors, à quoi bon s'user à
nouveau s'il n'y a pas de débouché politique ? C'est ce que le parti socialiste veut offrir
aujourd'hui : un débouché à la réflexion collective, qui se traduira par une action au niveau des parlements européen et français, et des collectivités territoriales qu'il dirige avec ses
partenaires. Et un programme ambitieux pour la recherche et les universités, dans la perspective des prochaines élections qui devront conduire au pouvoir une équipe tournée vers
notre avenir collectif.
Bertrand Monthubert, mathématicien, secrétaire national du PS à l'enseignement supérieur et à la recherche
Oui c'est ça le principe d'une gestion publique: on gére des fonds publics en fonction du mandat reçu par le peuple. Et précisément Ségolène Royal et son équipe ont été élus pour mener cette POLITIQUE décrite par Mme Mesnard.
Pour ce qui est de la politique menée au niveau national elle est dans la continuité des recommandations de l'OCDE:
''si l'on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionement aux écoles et aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d'élèves ou d'étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d'inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l'enseignement.''
in Cahier de politique de l'OCDE n°13(1996)
Eh oui ça fait peur !
Bonsoir,
Je vous conseil la lecture du dernier papier de Xavier de Roux sur son blog.
http://xderoux.wordpress.com/2009/02/10/une-crise-majeure/
Bonne lecture
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