
AZF: le drame de la sous-traitance
La présentation du rapport définitif des experts judiciaires aux parties civiles a eu lieu mercredi 31 mai. Les experts y confortent la thèse selon laquelle l'accident a été favorisé par des négligences dans le fonctionnement de l'usine. Ils ont estimé que l'explosion a été déclenchée par le versement d'un mélange de quelques kilos de DCCNa (un produit chloré) et de 500 kilos de nitrate d'ammonium sur un tas de nitrate, vingt minutes avant l'explosion.
Sous-traitance en cascade, perte de sens dans le travail, dilution en chaine des responsabilités, banalisation du risque, manque de formation et de procédure des temporaires travaillant sur le terrain aurait donc contribué à une des plus grandes catastrophes industrielles. Le directeur de l'usine et un manutentionnaire sont mis en examen.
Total continue, pour sa part, à rejeter cette hypothèse.
Ce procès sera avant tout le procès d'un système dans lequel les décideurs actionnaires sont éloignés du lieu de production, le profit à court terme est la règle, et l'organisation du travail n'est plus la préoccupation majeure de l'entreprise.
Dans ce système, la parole des ouvriers est ignorée voire discréditée et le repli individuel devient la règle. Personne n'ose plus dire et chacun pense que cela a toujours fonctionné et que cela continuera bien à fonctionner.
Ce procès qui va s'ouvrir sera très éclairant des dysfonctionnements et du renversement des valeurs dans le monde du travail actuel .
1 commentaire:
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