
samedi 11 février 2006
RIFIFI SUR LA BOUTONNE
Hier soir, j'ai assisté à l'Assemblée générale annuelle des pêcheurs angériens. J'apprécie le travail de fourmi que réalise cette association de pécheurs : entretien des rivières, réempoissonnement, sensibilisation à la protection de l'eau et éducation aux règles du savoir-vivre ensemble.
Une mention spéciale pour le syndicat de la Boutonne-Amont qui mène un travail incroyable de restauration des moulins , biefs , déversoirs et autres ouvrages permettant de préserver la rivière..
Hier soir, le monde des pêcheurs était en ébullition . Et pour cause, il y a de moins en moins d'eau dans la Boutonne et certains de ses affluents sont à sec depuis plus d'un an alors que nous sommes en hiver.
En plus du manque d'eau, la présence en quantité importante de nitrates ( engrais utilisé pour l'agriculture) et de phosphates ( contenus dans les lessives) favorise l' eutrophisation c'est a dire la prolifération d'herbes pourrissantes. Il y a donc de moins en moins de poissons "nobles" au profit d'un certain poisson-chat qui est tout sauf sympathique. Et je ne parle pas de l'envahissement des berges par les ragondins. Ni des écrevisses de Louisiane.
L'inquiétude est grande pour l'été qui arrive : les nappes phréatiques ne se sont pas reconstituées cet hiver par manque de pluie et les marais n'ont même pas été recouverts. Si la préfecture de Charente-maritime ne prend pas les arrêtés de restriction d'eau suffisamment tôt, notamment par rapport à l'irrigation des cultures, la situation risque de devenir catastrophique.
A propos de restriction d'eau, les représentants de l'association qui participent aux réunions de la Préfecture s'étonnent des variations de chiffres entre les hauteurs d'eau et débits mesurés sur la Boutonne et les résultats dont disposent les services de la Préfecture à La Rochelle. Il semblerait que ces derniers soient toujours plus optimistes que ceux relevés sur le terrain.
Pour éviter toute polémique sur cette bataille des chiffres , il pourrait être proposé d'organiser un système de visio-conférence entre la préfecture située à la Rochelle et un représentant de l'Etat au pied de l'instrument de mesure sur la Boutonne. Il pourra être constaté,avec une rigueur toute scientifique, que ce dernier n'a même pas besoin de mettre de bottes pour aller dans le lit de la rivière.
Mais nos pêcheurs angériens veulent y croire et vont continuer à mener leurs actions pour la sason 2006.
Quelques lueurs d'espoir
- le Conseil Régional et le Conseil général contribuent à l'implantation d'une usine de bio carburant avec du Colza à proximité du port de La Pallice qui, je l'espère, permettra aux agriculteurs de ne plus avoir besoin d'irriguer tout en préservant leur revenus
-l'Etat vient de déclarer la Boutonne (avec d'autres bassins) comme site pilote pour mettre "en adéquation les ressources et les utilisations".
Il parait que les promesses n'engagent que ceux qui y croient . Nos pêcheurs demandent à voir. Néammoins, la situation de l'eau devient critique et si on ne fait rien, l'eau n'arrivera pas toujours limpide et claire au robinet de la cuisine.
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