dimanche 18 janvier 2009

L'étonnant discours du nouvel Inspecteur d'Académie de Charente-Maritime

Le 10 janvier dernier, le nouvel Inspecteur d'Académie , Gérard Prodhomme a réuni les élus de Saintonge pour une première prise de contact . Rien que de très habituel en la circonstance. Mais le curieux discours de M Prodhomme a suscité la colère de nombreux élus ruraux. Petit extrait du compte-rendu que j'ai reçu :

" Un petit mot sur la rencontre d'hier soir entre l'Inspecteur d'Académie et les maires de Saintonge en présence du sous-préfet de Saintes et des Inspecteurs de l'Education Nationale de Jonzac, Saint Jean d'Angely et Jonzac....

... Et puis , l'inspecteur d'Académie a voulu expliquer ce qu'était les EPEP, en parlant d'un grand chantier qu'il allait ouvrir avec le préfet....sans jamais prononcer le mot EPEP.

Il a commencé en parlant des Regroupement Pédagogiques Intercommunaux (RPI) ruraux, des conditions de travail difficiles pour les enseignants qui y travaillent, du fait que ces petits RPI ne sont plus adaptés à l'école d'aujourd'hui et le pompon .... que les résultats des élèves qui en sortaient étaient moins bons et qu'ils avaient moins de chance de faire des études.

.... Ca a commencé à crier dans la salle.

Deux maires se sont levés et ont quitté la salle en lui disant que ses propos étaient inadmissibles.

Et là ça a commencé à partir dans tous les sens, les maires ont pris la parole les uns après les autres: tout y est passé, la suppression des RASED, les difficultés de mises en place de l'aide personnalisée , les conséquences désastreuses sur les rythmes scolaires, la suppression de la maternelle, la formation des enseignants, la vision purement budgétaire des problèmes de l'éducation nationale.


Beaucoup d'élus étaient très remontés contre lui." ....

Donc, aujourd'hui , c'est officiel, l'inspecteur d'académie en personne l'a dit : les écoles en mileu rural sont nulles, les élèves sont des ploucs . Et en conséquence, une seule solution: leur disparition.

Fidèle à la méthode du président, on commence par discréditer, puis on organise un simulacre de concertation , et enfin, on démolit sans sommation au nom de la modernité.

Quelle modernité , en fait , on ne sait pas trop ! car le résultat aujourdhui , c'est un démantèlement méthodique de tous les services publics en milieu rural au moment ou l'on observe un afflux de population . Les inégalités ne cessent d'augmenter entre les territoires.

L'école souffre actuellement d'une désorganisation tant les moyens lui manquent . Ainsi, a t on supprimé les classes spécialisées en demandant aux enseignants d'accueillir les enfants handicapés dans leurs classes sans le personnel correspondant . Dans ce contexte, les écoles en mileu rural souffrent plus que les autres.

Pour finir, la dévalorisation de l'enseignement dans nos écoles ne va surement pas inciter les enseignants à y venir .

Bref, le résultat direct de cette réunion est une mobilisation sans précédent des élus locaux . 150 personnes se sont retrouvées dès le vendredi 16 janvier pour réfléchir à la meilleure facon de défendre nos écoles en milieu rural. Plusieurs Maires ont, d'ores et déjà, écrit des lettres de protestation au Ministre de l'Education.

Il y a surement des choses à faire évoluer . Mais , il y a d'autres façons de s'y prendre. Cela commence par le respect de l'autre, le respect de la parole de l'autre et le respect de la parole donnée. Puis cela continue par la définition d'un objectif commun et des meilleurs chemins pour y parvenir. En fin, et c'est le plus important, cela suppose que réforme signifie progrès social .

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Comment pouvez-vous écrire tant de contres vérités et d'injures sans vous rendre compte de l'exagération de vos propos. Tout y passe : le président, les inspecteurs, les élèves, démantèlement des services publics .

Retenez-vous et faites la part des choses, nous attendons vos propositions, en vous rappelant que les crédits de l'éducation nationale ont doublé en vingt ans.

Anonyme a dit…

Ce gouvernement et ce président que nous avons choisi remplissent le mandat que nous leur avons confié.

Ils vont réussir là où tous avant eux ont échoué: réformer l'éducation nationale, la rendre aussi performante que celle que nous avons connue avant 68 et par là réussir à rendre à notre pays son optimisme, sa capacité originale et sa réussite sociale.

Soyons patients, cela va prendre une quinzaine d'année pour en mesurer tous les effets.

Françoise Mesnard a dit…

c'est de cette réforme dont vous parlez ? vu sur le site ANPE ce 19 janvier 2009 :

"l'ANPE recrute des " instituteurs " remplaçants (bac+3 exigé)
en CDD 5 mois, 26h hebdomadaires à 8,71 € de l'heure."

il ne me semble pas que l'école d'avant 68 était comme cela !

Anonyme a dit…

J'ai vu comme vous à la télé des instituteurs qui refusaient de faire l'évaluation demandée par l'éducation nationale.
Ma seule réaction est que ces pauvres élèves démarrent dans la vie avec un handicap "leur instit".
Le manque de respect de certains pour les élèves et les parents est consternant.
Pauvres enfants.

Françoise Mesnard a dit…

@ anonyme de 19h54

les institeurs ne veulent pas faire passer cette évaluation tout simplement parce que cette évaluation porte sur la totalité du programme et qu'elle est faite en janvier alors que les 2/3 du programme n'a pu être enseigné.

Les instituteurs ne veulent donc pas mettre les enfants en difficulté sur des sujets qu'ils ne connaitront pas. D'autre part , les résultats seront fausséS et vont inquiéter inutilement les parents.

Les enseignants de l'enseignement privé ont déjà décidé de faire cette évaluation en fin d'année pour pallier à ce problème.

Anonyme a dit…

Si les instituteurs ne veulent pas mettre les enfants en face de difficultés, la vie s'en chargera et les enfants seront moins bien armés.

Les parents ont plus de bon sens que vous ne le pensez.

Où est le problème puisque tout le monde le passe en même temps?

Comment améliorer l'école si on ne mesure pas sa performance?

Anonyme a dit…

Trop de réformes tue la réforme, et ce la n'arrête pas.Trop nombreux sont les parents qui dénigrent les enseignants alors qu'ils n'ont aucune connaissance et formation en la matière. Donc ce n'est pas en supprimant des postes que nous donnerons plus de chance aux enfants et ce n'est pas en évaluant les résultats au début du deuxième trimestre que cela va changer les choses.Est ce que les enseignants jugent les parents sur leur façon de se comporter dans leur propre boulot? Non .la grosse erreur à mon sens c'est de ne pas avoir fait passer tous les enseignants par l'Ecole Normale, ou leur formation aurait été plus complète et la pédagogie enseignée certaine.Ils ne suffit pas d'avoir des diplômes et des bacs plus 6,nos anciens maîtres ne les avaient pas et avaient moins de problèmes .IL FAUT DIRE AUSSI que les parents à cette époque étaient plus respectueux.Donc une bonne formation pour les enseignants qui ont a affronter aujourd'hui, des enfants difficiles, mal encadrés par les parents,des enfants qui s'élèvent souvent seuls de par les conditions difficiles de la vie actuelle,comment voulez vous que l'enfant respecte son enseignant lorsque les parents sont les premiers à en dire du mal......les crédits ont augmenté de50% EN VINGT ANS d'après anonyme de 14h16) et le budget de l'Elysée il a augmenté de combien en ce début de l'ère Sarkozienne?......et les enfants fréquentant les écoles de combien ont-ils augmentés?. Alors Stop.