lundi 3 avril 2006


Une fausse bonne nouvelle :
le niveau de La Boutonne monte




Je vous faisais part, il y a quelques semaines de l'inquiétude des pécheurs angériens face à la sécheresse qui touchait le bassin de La Boutonne, la rivière qui traverse Saint Jean d'Angely. Notre bassin était d'ailleurs déclaré "sinistré" au niveau national.

Les pluies très abondantes de mars ont heureusement sauvé la situation et restauré une partie des réserves hydrologiques .Formidable me direz-vous ?

Eh bien , je n'en suis pas si sure. En effet, les agriculteurs irrigants, qui hésitaient à poursuivre la culture du maïs par crainte de ne pas le voir pousser, ont fianlement décidé de semer du maïs "hardi petit".

Résultat, plus les surfaces irriguées seront importantes et plus la pénurie d'eau risque de se reproduire cet été. Il faut savoir que l'année passée, l'agriculture a représenté 80 % de la consommation d'eau de Charente-Maritime.

Devant cette situation, il aurait pu être proposé de réorienter l'agriculture vers une agriculture non irriguée . C'est d'ailleurs le choix du Conseil régional qui soutient la mise en place d'une usine d'agro-carburant avec du colza à La Rochelle.

Eh bien point du tout, le choix des irrigants soutenus par la Chambre d'agriculture (Sud-ouest du 3 avril) est de continuer la culture irriguée en créant des réserves naturelles d'eau encore appelées "bassines". Outre que ces réserves ne réprésentent qu'une solution accessoire face à l'énormité des besoins de l'irrigation, il faut que le contribuable sache que ces réserves se feront à ses frais et que cela représente des sommes colossales.

De plus, il faut savoir que certains irrigants de Charente ont été pris cet hiver à remplir de facon illégale leur "bassine " par pompage d'une nappe phréatique ce qui est strictement interdit.

Enfin , la semaine dernière , les ostréiculteurs très en colère ont manifesté à Saint Savinien car l'irrigation agricole diminuant le débit des rivières , il n'y a plus assez d'eau douce pour alimenter le bassin de Marennes -Oléron.
Résultat : les huitres n'arrivent plus a grossir. C'est ce qui s'est passé cet hiver quand les huitres numéro 3 sont devenues introuvables.

Les ostréiculteurs ont menacé les irrigants, au choix ,de s'en prendre aux installations d'irrigation ou d'ouvrir les pelles des écluses si le préfet ne prenait pas des mesures de restriction plus précocément. Bonjour l'ambiance!

Et puis, il existe une autre raison de nature à interpeller les irrigants . En effet, les subventions versées par la PAC aux cultures de mais vont s'arrêter d'ici quelques années.

Alors au lieu de mener une politique d'irrigation jusqu'au boutiste, je trouverais judicieux que la Chambre d'Agriculture propose d'investir l'argent des bassines vers une réorientation de l'agriculture.

2 commentaires:

Brigetoun a dit…

il n'y a pas d'agriculteur dans le coin ? oui c'est stupide, et malthusien

Françoise Mesnard a dit…

en fait , il faut savoir que les agriculteurs ont été fortement incité a cultiver du mais. Ainsi les banques pretaient de l'argent aux seuls agriculteurs qui faisaient de la culture irriguée..c'est d'ailleurs tout l'enjeu de la réorientation agricole que de maintenir des revenus décents aux agriculteurs